Dans le cadre d’un projet de recherche parrainé par UvA Amsterdam, je conduis une recherche axée sur l’histoire de la police dans la colonie du Sénégal et en AOF. Je travaille principalement avec les sources orales et les documents d’archives coloniales. Pour les documents d’archives, j’ai collecté des milliers de documents d’archives, des interviews. J’ai travaillé aux Archives Nationales du Sénégal, aux Archives de la Préfecture de Police de Paris, à l’ex KITLV de Leiden, à la Bibliothèque de Leiden, à la Bibliothèque de UvA Amsterdam, Bibliothèque de Stellenbosch Universiteit de Stellenbosch  en Afrique du Sud. 

L’objectif est de faire une approche comparative entre   différentes polices coloniales. J’aborde incidemment l’histoire des autres corps de maintien de l’ordre créée in situ en Afrique noire ou importés de la métropole (Spahis, gendarmerie indigène, garde cercles, gardes indigènes, goums, gendarmerie métropolitaine,      etc.).

Je reviens sur les origines de la politique française de maintien de l’ordre en Afrique subsaharienne dont le Sénégal servit de laboratoire, sur l’origine et les bien fondés du partage de compétences de la police et de la gendarmerie, des premiers conflits de compétences entre les deux corps, de l’histoire de  la présence  de la gendarmerie dans certains centres urbains. De l’histoire de la syndicalisation des corps habillés au Sénégal et en AOF. De l’histoire de la professionnalisation de la police, du pourquoi de la création en 1954  de l’école fédérale de police. De  la disparité salariale entre policiers expatriés et indigènes ; de la faiblesse chronique des effectifs. Mais aussi des tâches dévolues à la police et à la gendarmerie coloniale. Mais en tant qu’historien de l’école de Dakar, je ne minimise pas la situation d’avant l’arrivée des Européens et je me pose une question : l’Africain-e connaissait-il/elle la police avant l’arrivée des Européens ?